Perception de la clin

Depuis des années, le travail des clin fait l'objet de nombreuses controverses. Certains y voient un formidable outil d'intégration, d'autres les trouvent utiles à délester les classes ordinaires de ces enfants qui ne comprennent rien (à l’instar des perf et autre clis), d'autres encore considèrent qu'elles génèrent du désordre, qu'elles déstructurent les enfants par le jeu des intégrations partielles, d'autres enfin les déclarent génératrices d'exclusion, de « ghetto-isation ».

Je pense que la diversité des opinions est à l’image de la diversité des conceptions du travail en clin. Les programmes scolaires « à la carte » et les modes de fonctionnements parfois radicalement différents d’une clin à l'autre témoignent de la liberté pédagogique dont dispose l'enseignant, mais le danger de cette liberté réside justement dans le flou dont s'auréolent les attributions des clin dans l'esprit des autres enseignants.

Or, le maître de clin ne peut travailler correctement qu'avec le reste de l'équipe pédagogique. C'est donc à lui de convaincre ses collègues de l'utilité d'intégrer les enfants à temps partiel, de se concerter pour mieux suivre ses progrès. Et ce n'est pas facile, car nos collègues sont quotidiennement assaillis par une multitude de petites contraintes qui, cumulées, représentent un travail énorme, et ne les leurrons pas : ce que nous leur demandons crée malgré tout un souci supplémentaire.

Alors nous devons comprendre les collègues et être patients, même si nous sommes persuadés du bien-fondé de nos demandes. Pour ma part, j'ai choisi l'option de travailler individuellement avec chaque collègue pour définir la nature de notre collaboration, plutôt que de proposer un même fonctionnement à l'ensemble de l'équipe et provoquer des réactions défensives.